Golf au Val de Sorne - Rollsang golfeur
Rollsang devient golfeur.
Green, fairway, rough et air-shot n'étaient pas ma tasse de thé. C'est au hasard d'une visite au bar du Domaine du Val de Sorne que je retrouvai Jean-Marc, un ancien collègue qui se vit remettre un prix pour sa prestation golfique de l'après-midi. Les émotions engrangées par lui et par ma sensiblerie surtout firent que le dimanche suivant j'étais au cours de golf.
Ignare complètement. Pourtant, suivant les conseils du professeur, (au début je le disais seulement moniteur) je me suis surpris à faire voler une balle par-dessus une pièce d'eau. Je l'aurais appelée mare si j'avais dû lancer la balle à la main. Je l'ai appelé lac quand il a s'agit de propulser la balle blanche avec la canne. Ma canne est très vite devenue mon club tant je lui vouais le plus grand respect vu le service rendu. Tel le cavalier respecte sa monture et lui masse les jambes (et non les pattes) par peur de représailles et de sort mauvais. Le monde du golf t'absorbe, te dévore de haut en bas, te tire jusqu'à la passion pour peu que ton carnet de chèques assume un peu.
Eclaircissons d'abord ce côté matérialiste. Le golf comme la chasse que je pratique aussi, est un sport coûteux, oui, mais pas cher si on veut bien considérer le temps important qu'on peut y passer. Par ailleurs il génère une occupation de l'esprit, un lessivage cérébral qui n'ont pas de prix dans le stress du monde du travail que j'ai connu. Pour bien vivre, il faut savoir vivre. Conduire des chiens de chasse, pratiquer le golf, jouer au golf sont des savoir bien vivre.
Après six semaines de cours, à raison de trois heures hebdomadaires encadrées par le professionnel du club, les règles proprement dites du jeu, le savoir-vivre et le savoir être sur le terrain me permettent de me conduire en vrai golfeur ainsi que mon épouse qui m'accompagne.
Le practice est le lieu aménagé pour l'entraînement, les balles y sont jaunes. Les golfeurs classés ou non, tous niveaux confondus, se côtoient ici, se conseillent parfois. Un seau compte environ trente balles, avec les coups d'essai cela représente donc une soixantaine de swings (de frappes). Je pense qu'au bout de mes six semaines, la charpente musculaire est construite, je n'ai plus de courbatures, pour peu que le professeur ne rajoute pas une correction à mon geste qui je le sais est imparfait. Le geste du golfeur, le swing, est le geste sportif le plus compliqué au monde, dit-il. Je ne parle pas de mon âge qui complique encore et ne permet pas tout.
Le départ (Premier coup au départ d'un trou) et l'arrivée (le green), sont des lieux caractéristiques du terrain de golf. Le départ est en général en surélévation par rapport au parcours qui s'ouvre devant le joueur, un véritable panorama sur les pentes vertes, les obstacles d'eau, les bunkers (sortes de cratères de sables à éviter) plus ou moins accentuées du parcours qui s'étale devant le swingueur. Le swingueur essaie là, de réussir un coup volant, le plus long possible, en alignement avec le drapeau rouge qui marque l'emplacement du trou à plusieurs centaines de mètres.
L'arrivée est le trou autour duquel s'étend le green, espace tondu soigneusement, genre de moquette naturelle, qui permet au joueur de putter sa balle blanche en la faisant rouler avec un savant dosage d'une vitesse mesurée. La balle qui tombe dans le trou, produit le bruit caractéristique qui régale les oreilles : sorte de gargouillis d'un fond d'évier qui se vide, ou plus gracieusement, bruit de toupie en fin de roulis.
Pour le sport, pour la beauté du geste, pour la compétition, pour les paysages, pour le cadre, pour les rencontres, les motivations du golfeur à pratiquer cette activité sont donc très variées.